Être médium, c’est arpenter une voie rare, presque invisible aux yeux du monde. C’est habiter les interstices de la réalité, là où les certitudes vacillent et les illusions se dissolvent. Cela revient à incarner l’énigme, à être ce miroir trouble qui renvoie à l’autre le reflet de ses propres mystères.
Être médium, c’est redonner souffle à ceux que l’existence a rendus sourds au chant du vivant. C’est éveiller la conscience de la profonde interconnexion qui relie chaque parole, chaque geste, à l’étoffe même de l’univers.
Dans ce rôle, il y a une responsabilité : celle de guider l’âme humaine vers son plus haut potentiel, lui insufflant la force et la clarté nécessaires pour façonner un avenir en accord avec ses plus hautes aspirations. Comme l’écrivait Nietzsche : « Deviens ce que tu es », car c’est en prenant conscience de la résonance de nos actes que nous sculptons, de manière subtile, mais irrémédiable, la trame du monde à venir.
Être médium, c’est aussi naviguer à la frontière du connu, tel un éclaireur des possibles. À l’image de Marguerite Porete, une mystique du XIIIe siècle presque oubliée, le médium accède à des vérités qui dépassent le cadre limité de la raison et de la tradition.
Marguerite, à travers son ouvrage Le Miroir des âmes simples, explorait des dimensions spirituelles profondes où l’âme se libérait des contraintes terrestres pour s’unir directement au divin.
Comme Marguerite, le médium s’affranchit des chemins balisés, touchant aux vérités cachées, souvent dérangeantes pour l’ordre établi.
Être médium, c’est donc, à la manière de Marguerite Porete, révéler la dimension transcendante de l’existence, ouvrant ainsi une porte vers une liberté intérieure et créative que peu osent emprunter.
C’est convoquer le sacré dans l’ordinaire et insuffler du sublime là où tout semble banal.